Les attentats dramatiques de 2015 et 2016 ont rallumé la guerre scolaire entre historiens « élitistes » et « égalitaristes », entre « républicains » et « pédagogues repentants », entre partisans d’un « récit national » qui fait aimer la France aux nouveaux arrivants et adeptes de « l’histoire globale » et altermondialiste. Le renoncement au latin et au grec, l’abandon des classes bilingues dans les enseignements et les nouveaux programmes d’histoire au collège ont mis le feu aux poudres. D’un côté, les gardiens du temple de la culture classique, de l’autre, les réformateurs, des collectifs d’historiens très marqués à gauche, obsédés par la déconstruction d’une école républicaine jugée trop élitiste.
Or, le rejet de l’excellence intellectuelle et la haine de la patrie, de la culture, est le fondement le plus sûr de la séparation des classes sociales. Pour mieux attaquer les tenants de l’école classique, un terme revient fréquemment : celui de « roman national », comme si au lieu d’un récit républicain et fédérateur nous proposions un récit guerrier et nationaliste.
Ce terme exclusivement polémique n’a plus aucune valeur scientifique et de fait, il n’est plus enseigné depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Né de la plume de Ernest Lavisse après le désastre de 1870, il a été « repopularisé » tout récemment par Nicolas Offenstadt et ses acolytes du « Comité de Vigilance de l’Histoire » -et oui, il en existe un comme à la grande époque stalinienne- comme procédé facile pour torpiller leurs adversaires. Ce terrorisme intellectuel a pour but de discréditer le récit historique en en l’affublant de l’adjectif « national », mot diabolisé abandonné par la gauche et la droite et qui hérisse le poil de toute la bien-pensance de gauche, bref une véritable insulte.
L’histoire de France n’a pas besoin d’être romancée, elle est suffisamment passionnante telle qu’elle est et c’est ce que j’ai fait dans mon Nouveau Manuel d’Histoire pour le cycle 4 (5e,4e et 3e) aux éditions La Martinière. Son étonnant succès me vaut des attaques d’une violence inouïe. Il défend simplement les positions pour lesquelles je me bats depuis dix ans : retour à la chronologie, récit historique linéaire centré autour des grands personnages et une histoire équilibrée tenant compte à la fois de sa part d’ombre mais aussi de lumière…
L’Histoire dit-on est par définition écrite par les vainqueurs. Or, en France, par un étrange retournement dû à la haine de soi, tout se passe comme si nous réécrivions notre histoire en refusant notre rôle et en essayant de nous mettre dans la peau des vaincus. Rien d’étonnant à ce que nos ennemis islamiques d’aujourd’hui s’engouffrent dans cette brèche, eux qui prônent un nationalisme virulent et décomplexé…
Avec perversité, ceux qui détestent nos valeurs jouent sur notre culpabilité, qui n’est qu’une forme de bonne conscience qui ne dit pas son nom, souvent bien loin de tout altruisme et toute ouverture d’esprit véritable. L’histoire de France est un grand tout, on doit l’assumer de Vercingétorix…aux guerres de décolonisation, même quand elle va à l’encontre de nos idéaux politiques du IIIe millénaire. Nous devons empêcher que notre pays ne se défasse, pour cela il faut se battre pour défendre notre histoire car un pays qui n’a plus de racines n’a plus d’avenir…
bravo pour votre site, bonne continuation