L’Odyssée de la France. Grand Opéra Rock

L’Odyssée de la France est un voyage musical à travers le temps et l’Histoire, de la naissance de la nation française à la fin du XIIe siècle jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. À la fois grande fresque historique, opéra rock épique, ludique, numérique, poétique, bref mélange de genres et des technologies, l’Odyssée nous raconte la grande aventure des Français à travers les siècles.

De nos jours l’Histoire est partout. Elle a investi tous les médias d’information et de divertissements, qu’il s’agisse des émissions de télévision, de la presse magazine, du cinéma ou des romans historiques. Dans un contexte politique et social brûlant, les Français manifestent ainsi leur soif de repères culturels et mémoriels … Ils sont en attente d’un grand récit fédérateur qui les réconcilie tous, quelles que soient leurs origines et qui redonne confiance en l’avenir de notre pays.

Comment la France est devenue le pays des droits de l’homme, la terre des arts et des lettres 

Ce voyage dans le temps montre comment les Français se sont très tôt affranchis de leurs propres limites politiques, intellectuelles ou religieuses… et ont fait de leur curiosité, de leur soif de connaissance et de culture, la clé de leur liberté. Héritière de siècles de migrations et ce depuis le Moyen Age, la nation française a construit son identité par un brassage des populations les plus diverses. Par sa situation géographique située au « Finisterre » de l’Europe, la France est devenue un creuset où des hommes venus de tous horizons ont œuvré à sa construction politique, à sa prospérité économique et à son rayonnement culturel. L’Histoire de France, c’est donc aussi l’histoire du monde…

À de nombreux moments de l’Histoire de l’Humanité, la France incarna l’espérance des hommes : avec les Bâtisseurs des cathédrales, dans le sillage des Capétiens, grâce à l’humanisme de Montaigne, au rationalisme de Descartes, à tous les philosophes des Lumières, aux idéaux de la Révolution, à toute notre littérature sur laquelle règne le souffle de Victor Hugo… Elle n’est donc pas un concept fermé mais au contraire l’idée même d’Ouverture. Comme aimait à le rappeler Romain Gary (Roman Kacew de son vrai nom) : « Je n’ai pas une goutte de sang français, mais la France coule dans mes veines. »

 

Cet opéra rock retrace la croissance de cette identité d’une époque à l’autre, dans l’ordre chronologique, et passe ainsi en revue les très riches heures de la Nation. L’histoire de tous les Français apparaît ainsi comme un formidable kaléidoscope qui réfléchit les lumières du monde. Mais elle est également le fruit de circonstances, de hasards, de coïncidences, d’occasions manquées ou réussies, de retournements de situation incroyables. Ce récit ne cessera de vous surprendre par ses innombrables rebondissements, ses retournements de situations, ses désastres, ses coups d’éclats. Mais après chaque catastrophe, chaque période sombre et obscure suit un redressement, une renaissance puis une clarté et enfin la lumière…

 

Le pitch

L’ODYSSÉE DE LA FRANCE raconte la lente construction d’une nation, la nôtre. Son histoire est une épopée avec ses héros, les Français : individualistes forcenés, rebelles à l’autorité, courageux au combat, contestataires de dogmes religieux, cartésiens doutant de tout mais avec, chevillés au corps, cette volonté de chercher la vérité dans les sciences, cette quête de l’universalisme, ce goût des arts et des lettres.

Dès lors comment ne pas rêver devant tant d’aventures et d’événements extraordinaires qui, ajoutés les uns aux autres, constituent le grand récit de l’Histoire de France. Elle s’est faite de sang, de sueur, de larmes, de massacres et de divisions mais aussi d’aventures glorieuses, d’exploits étonnants, de modèles de courage, d’idéal, d’inventions, et d’œuvres d’art. Elle se nourrit d’un héritage d’où naît le désir de vivre ensemble.

Afin de rythmer notre spectacle, nous avons alterné les épisodes éclatants et les grandes tragédies de l’Histoire. Le génie français et notre universalité sont basés sur l’apport d’hommes et de femmes les plus divers, et a permis un plus grand épanouissement de notre civilisation. La France est le résultat d’un double héritage : monarchique et catholique d’une part, et républicain et laïc de l’autre. Ses valeurs reposent sur un brassage de cultures et ce dès le Moyen Age. C’est pourquoi vous trouverez aussi dans L’ODYSSÉE DE LA FRNCE, les grands Français d’origines étrangères comme Juilio MazariniJacob Offenbach ou Marie Skłodowska-Curie. Ces personnalités hors du commun ont eu la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’ils avaient reçu tout en s’intégrant au pays qu’ils avaient choisi.

Être Français, c’est avoir la volonté de vivre ensemble, d’adhérer à des valeurs communes enrichies de souvenirs communs, afin que le spectateur se sente fier d’appartenir à cette communauté de destins. Il y a donc un modèle d’intégration française fondé sur la philosophie des Lumières et sur la Déclaration Universelle des droits de l’homme et du Citoyen.

Pour comprendre ce qui fait notre identité française, il faut connaître ces événements qui ont participé au rayonnement politique, à la prospérité économique, au développement culturel de la France dans le monde et qui ont laissé un héritage s’étendant aux quatre coins de la planète.

Il faut avant tout inverser notre rapport au passé pour y voir, non pas une source de lamentations, mais une source de confiance

A travers l’Odyssée, vous découvrirez le long fil de l’histoire de la France que nous n’avons pas négligé d’inscrire dans le contexte européen et international. Avoir conscience de nos héritages permet aussi de savoir qui l’on est et où l’on va… Car si vous voulez marchez vers le futur, retournez toujours à vos racines.

 

Les Musiciens

 

Dimitri Casali (Historien rockeur)

Historien, spécialiste de Napoléon, directeur de collection et passionné de musique, il est l’auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages historiques pour le grand public, la jeunesse et le scolaire. Notamment : Le Larousse de Napoléon (35000 exemplaires vendus à ce jour), L’Histoire de France pour tous les Français Tallandier et Les Grands Immigrés qui ont fait la France, Aubanel. Après avoir travaillé avec Jean Tulard, il collabore régulièrement avec la presse écrite : Point de Vue (où il a dirigé la collection des magasine Zoom sur l’Histoire), Historia, La Croix, Bayard, la télévision (France 3) et pour divers festivals (festival historique de Compiègne). Par ailleurs, longtemps professeur d’histoire en ZEP il est aussi le créateur d’une méthode pédagogique innovante : Historock pour sensibiliser les plus jeunes à l’Histoire par la musique.

 

 

Pedro Camarasa (Lead Vocal et auteur)

Chanteur hors pair il est rare de retrouver un timbre comme le sien en France. Il évoque parfois celui de Freddy Mercury ou de Bon Scott.
Il est aussi un excellent compositeur et participe activement à l’élaboration des titres d’Historock.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                

 

Sommaire

Le spectacle comporte une vingtaine de tableaux bâtis autour des vingt chansons originales retraçant l’Histoire de notre pays, des rois capétiens au général De Gaulle.

  • Ouverture
  • Cathédrales et Capétiens
  • Philippe Auguste, naissance de la nation
  • La foi de saint Louis
  • Les Gueux (la féodalité)
  • La guerre de Cent Ans et la Pucelle d’Orléans
  • La Renaissance
  • Marignan 1515
  • Henri IV: ralliez-vous à mon panache blanc
  • Richelieu contre les trois Mousquetaires
  • Louis XIV « Nec pluribus impar » et la mort du roi
  • Marie-Antoinette et les Femmes du XVIIIe
  • à La Révolution de 1789
  • Napoléon Ier
  • 1848 et le « tricolore »
  • Napoléon III et la « vie parisienne »
  • La Première guerre mondiale: La Der des Der
  • Le Front Populaire
  • Le général de Gaulle et la Seconde guerre mondiale

 

LE MOYEN AGE (1144-1492)

 

Notre récit débute au moment où se produit ce que l’on peut considérer comme la véritable naissance de la France. C’est-à-dire l’époque où, dans un large brassage d’idées et de populations, se manifestent l’esprit et l’art français, le moment où apparait le sentiment national, cette conscience d’être relié en une entité forte où tout un peuple s’unit pour mieux se différencier des autres nations. Le règne de Philippe Auguste et sa grande victoire de Bouvines de 1214 sont caractéristiques de ces transformations. Dans les domaines politique, intellectuel et artistique, tout se met en place progressivement à cette période : le titre de « Roi de France », l’art français et ses cathédrales, les universités de Paris à Montpellier, la littérature avec la Chanson de Roland, le Roman de Renard, le Roman de la Rose, les savants, saint Thomas d’Aquin, Abélard et Héloïse, Chrétien de Troyes, la capitale Paris, et ses cent mille habitants vers 1260 et sur notre territoire déjà environ quinze millions d’habitants.

 

Les Capétiens et la naissance de l’art français

Le dimanche 11 juin 1144, la nouvelle basilique de Saint Denis, nécropole des rois de France, est solennellement consacrée en présence du roi Louis VII le Jeune et de son épouse la reine Aliénor. Les grands personnages du royaume, les évêques et les archevêques, tous sont émerveillés par la lumière des vitraux et l’élancement de la structure. Ce jour marque la naissance de l’art gothique appelé aussi l’art français. Apparu en région d’Île-de-France, cet art va se développer partout en Europe. Animée par une véritable fièvre de constructions religieuses la France voit s’édifier quatre vingt cathédrales : Notre Dame de Paris, Chartres, Reims…

Depuis déjà deux siècles, la dynastie Capétienne agrandit le royaume au gré des conquêtes et des mariages. Prudemment les rois de France affirment leur pouvoir. Ils font accepter l’idée que leur pouvoir vient directement de Dieu et qu’ils sont les représentants de Dieu sur terre. Pourtant le roi ne gouverne qu’un petit territoire, le Domaine royal, s’étendant de Compiègne à Orléans. Les autres seigneurs lui rendent hommage. Le duc d’Aquitaine ou le comte de Toulouse sont bien plus riches et plus puissants que lui. Qui aurait pu croire que cette fragile dynastie devait gouverner la France jusqu’à la Révolution, soit un peu plus de huit siècles…

Philippe Auguste vainqueur à Bouvines (1180-1223)

Avec le fils du Louis VII, Philippe Auguste, la légitimé des Capétiens est solidement implantée et leur puissance s’étend bien au delà des limites du domaine royal. Durant l’été 1214, le roi affronte l’empereur allemand Otton IV et le roi d’Angleterre, Jean sans Terre. Aidé de tout un peuple, il remporte une grande bataille à Bouvines qui affermit la monarchie et suscite pour la première fois un immense sentiment d’unité nationale. Servi par de remarquables qualités d’homme d’État, Philippe Auguste est un souverain habile, énergique, ambitieux, aussi brillant chef de guerre que diplomate. À la fin de son règne, il a réussi à quadrupler le domaine royal. Le royaume de France est maintenant la première puissance de l’Occident chrétien. Il est le premier à graver sur son sceau : Rex Franciæ, roi de France et à se faire représenter trônant avec à la main droite une fleur de lys, attribut de la royauté. Paris devient officiellement la capitale du royaume. Entraînée par un important développement économique, sa population passe en quelques années de 25 000 habitants en 1180, début du règne de Philippe II Auguste, à 100 000 vers 1260, ce qui en fait la plus grande ville d’Occident (excepté Venise et Milan). Dans le Palais de la Cité, le roi installe sa cour de justice, fait paver les rues des alentours et ordonne la construction du château du Louvre. En 1215, c’est la création de l’université de Paris. D’autres universités s’ouvrent aussi à Montpellier puis à Toulouse. On y enseigne, outre la théologie, la médecine et le droit. La ville devient un centre culturel dont la réputation rayonne sur toute l’Europe chrétienne.

 

La foi de saint Louis

À la mort de son père Louis VIII en 1226, un jeune garçon d’à peine douze ans, blond au visage d’ange, est sacré roi sous le nom de Louis IX. Sa mère, Blanche de Castille, assure une régence énergique et donne à son fils une éducation très sévère. Grâce à sa piété et à son sens de la justice, le jeune homme parvient rapidement à se faire respecter. Honoré par ses ennemis eux-mêmes, sa réputation dépasse les limites de la France et il devient l’arbitre des conflits en Europe !

Louis IX commence par briser la révolte des grands seigneurs qu’il n’hésite pas à punir s’il le faut. En mettant fin aux guerres privées, il permet la prospérité et l’expansion économique. Mais le roi est aussi l’ami des pauvres et des malades auxquels il porte assistance. Selon la légende, le sacre lui a transmis le pouvoir de guérir les écrouelles, une maladie de peau. Louis IX fonde des hôpitaux, notamment les Quinze vingt à Paris conçus pour accueillir 300 aveugles. D’une grande piété, il fait édifier un joyau de l’architecture gothique, la Sainte-Chapelle, pour abriter la couronne d’épines du Christ.

La guerre contre les Infidèles est la seule guerre qui lui paraît légitime. C’est raison pour laquelle il dirige la 7e et la 8e croisade et meurt du typhus en 1270 sous les remparts de Tunis au cours de la seconde expédition. C’est la fin des croisades et du rêve des occidentaux de reconquérir les lieux Saints. Pourtant, Louis IX laisse un royaume au prestige moral incontesté. Canonisé par l’Église dès 1297, il reste dans l’Histoire sous le nom de saint Louis.

Plus qu’aucun roi, Louis IX a su créer dans le cœur de tous les Français un profond sentiment de respect et d’amour pour la royauté capétienne. C’est à partir de son règne que la couronne de France porte huit fleurs de lys, symbole de pureté…

 

Philippe IV et les « Rois Maudits » 1285-1328

L’arrière-arrière-petit-fils de Philippe Auguste, Philippe IV le Bel, poursuit de manière autoritaire et implacable la construction de l’État royal, d’où son sobriquet de

« roi de fer ». En 1307, Philippe IV décide de s’attaquer à l’Ordre du Temple et de s’emparer de ses richesses. Celui-ci est devenu extrêmement puissant au point de devenir un véritable état dans l’état. Le 13 octobre 1307, tous les Templiers sont arrêtés. Ils sont jetés en prison et accusés de pratiques non chrétiennes. Après avoir été torturé, le grand maître de l’Ordre, Jacques de Molay, est condamné à être brûlé vif. Le lendemain soir, devant Notre-Dame, il est livré aux flammes. Le Grand Maître a encore la force d’hurler: « Pape Clément ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à comparaître au tribunal de Dieu…! Maudits ! Soyez tous maudits jusqu’à la 13èmegénération de vos races ! », (correspondant à Louis XVI). La malédiction semble se réaliser puisque le Pape meurt le 20 avril 1314, et Philippe Le Bel tombe de cheval le 29 novembre lors d’un étrange accident de chasse. Ses trois fils lui succèdent mais aucun n’a d’héritier. Philippe le Bel et ses fils resteront pour la postérité de véritables « Rois Maudits ». Les problèmes de succession suivant leurs morts entraînent la plus longue guerre du Moyen-âge, la guerre de Cents Ans entre la France et l’Angleterre, qui dure, en réalité, cent seize ans !

 Adultères à la Tour de Nesle : pourtant avant de mourir Philipe IV avait pris soin d’assurer sa succession en mariant coup sur coup sa fille et ses trois fils, l’ainé Louis X le Hutin à la belle Marguerite de Bourgogne, Philippe V le long à Jeanne d’Artois et Charles IV à Blanche d’Artois, quant à sa fille Isabelle, surnommée la louve de France, elle épouse le roi d’Angleterre, Edouard II, un homosexuel… Tous ces mariages tournent au désastre ! Sur la rive gauche de la Seine, s’élève la célèbre Tour de Nesle. Dominant le fleuve de ses quinze mètres de haut, elle est l’endroit où les reines de France se livraient à la débauche…

 

La France au bord du gouffre: la guerre de Cent Ans et Jeanne d’Arc

Quand le dernier fils de Philippe IV meurt sans héritier mâle en 1328, les évêques et les barons du royaume choisissent alors Philippe de Valois, cousin germain du dernier roi. En Angleterre, Edouard III, petit-fils de Philippe IV le Bel par sa mère, est furieux. Il affirme être le vrai héritier du royaume de France. Mais la loi salique, une des lois fondamentales du royaume, exclut du trône de France les femmes et leurs descendants. Le roi d’Angleterre décide alors d’envahir la France en 1337. Pendant cent seize ans de 1337 à 1453, cinq rois de France, cinq rois d’Angleterre et cinq générations de sujets s’affrontent dans une lutte acharnée marquée par des combats sanguinaires, des pillages, des famines et des insurrections populaires. Lors du désastre d’Azincourt, en 1415, la noblesse française est décimée, l’armée décapitée, l’administration désorganisée. Les conséquences de cette défaite sont terribles. La reine de France, Isabeau de Bavière, livre aux Anglais le royaume, en déshéritant son propre fils le jeune Charles VII. Elle reconnaît Henri V d’Angleterre comme héritier du roi de France. Ces jours comptent parmi les plus sombres de l’Histoire du royaume. Dépouillé, isolé, régnant sur un minuscule territoire, Charles VII est surnommé « le petit roi de Bourges ». Pourtant grâce à l’intervention providentielle de Jeanne d’Arc, « le soit disant Dauphin » va reconquérir son royaume en moins de vingt ans. C’est l’un des moments les plus extraordinaires de l’Histoire de France ! Au printemps 1429, à la tête de l’armée que lui a confié le roi de France, la jeune fille de 17 ans reprend Orléans aux Anglais et démontre que les femmes ne sont pas inférieures aux hommes… Dans les mois qui suivent, une héroïque chevauchée sur les bords de la Loire la conduit de victoire en victoire au point que la poétesse Christine de Pisan s’enflamme. “L’an mil quatre cent vingt neuf, reprit à luire le soleil” écrit-elle pour célébrer l’exploit. Grâce à l’union de son peuple, Charles VII réussit à chasser définitivement les Anglais en 1453

 

LA RENAISSANCE, OMBRES ET LUMIERES (1494-1578)

Après les guerres, les famines et les épidémies de peste, voici l’ère des temps nouveaux où enfin la France renaît ! Elle invente de nouvelles techniques, découvre de nouveaux territoires et s’ouvre au monde. En quelques années, elle entre dans la modernité. C’est une période de résurrection économique, politique, morale et artistique. Les manières de vivre des Français se transforment grâce à une série de découvertes : à l’imprimerie, la culture est mieux diffusée et propage rapidement les idées nouvelles issues de l’humanisme. C’est un cheminement libérateur et d’émancipation de l’esprit celui de Rabelais, de Ronsard, de Joachim du Bellay. L’invention de la boussole et de la caravelle permettent aux marins d’explorer des pays lointains, Jacques Cartier découvre le Canada en 1535. Un effort vers le progrès en dépit des guerres dévastatrices. Car c’est aussi l’époque où la Réforme protestante provoque les terribles guerres de religion qui ensanglantent la France jusqu’en 1598 et l’Edit de Nantes.

 

François Ier prince de la Renaissance (1515-1547)

Le règne de François Ier apparaît étonnamment moderne pour son époque. A la fois chef de guerre, administrateur et mécène, il incarne une monarchie autoritaire, conquérante, indépendante sur la scène internationale et menant une véritable politique culturelle. Il sait mettre au pas ses vassaux et développer l’administration royale, autour d’une véritable cour, pour poursuivre l’unification du territoire français. Le roi protège les arts et les lettres : Léonard de Vinci, Primatice, Benvenuto, Fiorentino, Cellini, Rabelais, Ronsard, Du Bellay et bâtit : Fontainebleau, Chambord, Azay le Rideau et Chenonceau.

Enfin François Ier crée le Collège de France, l’État Civil et signe l’ordonnance de Villers-Cotterêts (1539). C’est la véritable naissance de l’Etat français….

 

Henri IV, guerres de Religion et édit de Nantes (1559-1598 )

Après la mort du fils de François Ier, Henri II, le protestantisme déchire la France. A partir de 1562, les guerres de religion provoquent déjà plusieurs milliers de victimes. Les grandes familles du royaume s’opposent : la très catholique Catherine de Médicis et les Guise affrontent les Condé et les Coligny ralliés aux protestants. Au petit matin du dimanche 24 août 1572, dans un Paris à l’atmosphère étouffante, débute le massacre de la Saint-Barthélemy. Une barbarie sans limite se déchaîne alors au nom de la religion. Avant le soir, entre 3 000 et 4 000 protestants venus en masse assister au mariage du prince Henri de Navarre sont assassinés. À l’annonce du carnage en province, de nouvelles tueries reprennent. Au total, le massacre de la Saint-Barthélemy, fait près de dix mille victimes dans toute la France. Il faut attendre 1598 et l’édit de tolérance de Nantes pour que les protestants obtiennent enfin la liberté de conscience, la liberté de culte et l’égalité civile. C’est la grande œuvre du roi Henri IV qui met fin à quarante ans de guerre de religion. Par la guerre et la négociation, le roi parvient progressivement à restaurer l’autorité royale et à pacifier son royaume. Sa conversion au catholicisme (il aura abjuré sa foi à cinq ou six reprises) — « Paris vaut bien une messe… » — puis son sacre en 1594 lui ouvrent les portes de la capitale. Henri IV a permis de semer les graines qui donneront le concept de laïcité. Toute action est soumise à la loi de l’État alors que la pratique d’un culte religieux est laissée libre… Montaigne.

 

LES TEMPS MODERNES (1598-1789)

 

Pour les Français, le XVIIe siècle est le « Grand siècle » de leur histoire. C’est le siècle où Louis XIV réussit à faire de la France la première puissance militaire et le pays le plus riche d’Europe. Cette hégémonie est aussi la conséquence de son unité administrative, que renforcent encore Richelieu et le Roi Soleil, et enfin, de sa démographie. La France est de loin la nation la plus peuplée d’Europe avec plus de vingt millions d’habitants presque tous paysans. Ceux-ci lui donnent la force militaire et économique, à une époque où la première repose sur le nombre de fantassins et la seconde sur la quantité de main- d’œuvre, essentiellement agricole.

Avec le XVIIIe le royaume entre en ébullition : l’esprit des Lumières se répand sur tout le continent, rejetant l’autorité royale et réclamant plus de liberté. Partout, la censure politique et religieuse tente de faire disparaître les ouvrages séditieux (l’Encyclopédie) qui circulent sous le manteau. Mais rien n’y fait. Sous forme de pamphlets, de pièces de théâtre mais aussi de littérature savante, la parole et l’écrit se libèrent.

 

Richelieu, Louis XIII et les 3 Mousquetaires (1610-1643)

Après l’assassinat d’Henri IV en 1610, le royaume de France aurait pu sombrer une nouvelle fois dans des guerres de religion, opposant les différents clans de l’aristocratie. Appuyé sur Richelieu, Louis XIII affirme ce qui va devenir les fondements de la monarchie louis-quatorzienne : autorité royale renforcée, administration efficace grâce à la généralisation des intendants, fiscalité élevée, politique d’expansion internationale. L’économie du royaume se redresse et l’autorité du Roi et est affirmée dans tous les domaines.

Armand du Plessis de Richelieu a longtemps donné naissance à la légende noire que Dumas et Alfred de Vigny ont entretenue, celle de « l’éminence rouge », retors, cruel et avide de pouvoir. Pourtant, Richelieu, monument de notre mémoire collective, est reconnu par la plupart des historiens comme un des plus grands hommes d’État de l’histoire de France. Le célèbre roman d’Alexandre Dumas le met en scène au prise avec les fameux Trois mousquetaires de d’Artagnan. Ce livre qui contribue à diffuser du cardinal une image négative est selon certaines sources le livre le plus lu au monde après la Bible…

 

Mazarin l’immigré sauve la France (1643-1661)

La France a toujours été profondément divisée. De 1648 à 1653, le pays traverse de nouveau une épouvantable guerre civile, la Fronde, et c’est un étranger, Julio Mazarini, qui parvient à sauver un royaume au bord de la désintégration. Ce fils de domestique italien devenu premier ministre et maître absolu du royaume, va mettre fin à la suprématie des Habsbourg et établir l’hégémonie française. Profondément impopulaire, il suscite la jalousie en tenant une heure par jour un « Petit- Conseil » en tête à tête avec la reine. Un Italien et une Espagnole gouvernant la France, voilà qui déchaîne les critiques et les médisances… il laisse pourtant au jeune Louis XIV, son filleul qu’il éduque, un royaume unifié, pacifié, considérablement agrandi et devenu la première puissance du continent européen. Le jour de sa mort le 9 mars 1661, il redit encore une fois que : « si mon langage n’est pas français, mon cœur l’est entièrement… ».

 

Louis XIV : Nec Pluribus Impar

Plus que ses prédécesseurs, Louis XIV incarne l’apogée de l’absolutisme royal de droit divin. C’est au cours de ses 72 ans de règne que la royauté française atteint sa plus grande renommée… Son œuvre est immense aussi bien sur le plan politique, économique que culturel. La France connaît un extraordinaire épanouissement des arts et des sciences. Louis XIV favorise les peintres et les écrivains auxquels il verse une pension. Molière réinvente la comédie. Racine rédige ses grandes tragédies sur des thèmes antiques, tandis que Jean de La Fontaine écrit ses Fables. Rigaud et Poussin peignent les grands personnages et les batailles où s’illustre le roi. La monarchie est en permanence mise en scène. Versailles, somptueux palais, archétype du classicisme français, est plus qu’un modèle d’architecture, Versailles est avant tout un immense théâtre chargé de mettre en scène la personne royale et d’en consacrer la grandeur. Versailles est le plus bel instrument de pouvoir au service d’un souverain qui entend démontrer aux yeux de tous qu’il incarne l’Etat. Le bon goût Versaillais dicte ses lois à travers l’Europe et ainsi la langue française rayonne partout dans le monde… Même à la cour impériale de Russie il est bien vu de ne s’exprimer qu’en français.

 

Le Grand Hyver 1709 – 20 millions de paysans

Si Louis XIV a réussi à faire de la France la première puissance militaire, son ambition, ses guerres incessantes et ses besoins d’argent finissent par affaiblir le royaume. A la fin de son règne, le roi comme enivré par ses victoires, multiplie les erreurs. Bientôt, c’est toute l’Europe qui est en guerre contre celui qui reconnaîtra avoir « trop aimé la guerre… » C’est l’époque où la pression s’alourdit alors uniquement sur les masses paysannes qui vivent misérablement. Le royaume connaît une croissance démographique importante près de vingt et un millions d’habitants vers 1700. La paysannerie constitue 90 % de cette population. Pourtant la mortalité reste très élevée et l’espérance de vie ne dépasse guère vingt cinq ans. Il suffit d’une mauvaise récolte pour priver de nourriture une population déjà sous-alimentée. Selon les régions, les paysans sont plus ou moins assujettis à un seigneur qui lève l’impôt et a droit de justice. Le paysan est écrasé d’impôts. La communauté villageoise lève des taxes pour entretenir le cimetière ou le moulin, l’Église prélève la dîme, le seigneur exige des rentes en espèces et le champart (une part de la récolte), le roi perçoit la taille et la gabelle. Après cela, il reste bien peu pour vivre… De plus, entre 1600 et 1730 environ, l’Europe connaît un refroidissement spectaculaire, appelé le « petit âge glaciaire ». Les hivers rigoureux se succèdent, au cours desquels la température atteint facilement les – 25 °C. Les récoltes gèlent et la famine réapparaît. Au cours des années 1693 et 1694, plus d’un million de Français périssent de faim et de froid et six cent mille meurent lors de la grande famine suivant le « grand hyver » de 1709.

 

Les Lumières et l’Encyclopédie

Les grands philosophes comme Voltaire, Montesquieu, Diderot, Rousseau, diffusent en France et en Europe des idées nouvelles comme la liberté de culte, la suppression des privilèges, l’égalité devant la loi, et critiquent la concentration des pouvoirs entre les mains des rois. Tous s’élèvent contre l’intolérance religieuse et permettent au principe de Laïcité de progresser, principe que mettront en pratique la Révolution et l’Empire en traitant les religions sur le même pied d’égalité. Un livre résume toute leur pensée, l’Encyclopédie. Cet ouvrage développe à la fois les sciences, la philosophie et l’esprit critique. Le lecteur dispose désormais d’un outil pour s’instruire et penser par lui- même. En outre L’Encyclopédie est un véritable projet politique, qui trouvera son accomplissement dans la Révolution française. C’est comme un esprit nouveau qui souffle sur tout le continent, rejetant la monarchie absolue et réclamant plus de liberté : liberté individuelle, liberté d’expression, liberté de pensée, esprit critique. L’Universalisme est son paradigme général : les connaissances, les valeurs, les normes esthétiques ne doivent plus être relatives à un espace et à une culture, mais s’appliquer à l’ensemble de l’humanité.

 

Les françaises du XVIIIe siècle

Elles exercent une influence indéniable dans la vie littéraire, politique et intellectuelle de l’Europe comme Madame de Pompadour. Les salons de Mesdames du Deffand, Geoffrin, de Lambert, Rolland permettent aux philosophes comme Condorcet, Voltaire ou Diderot, de trouver un lieu favorable pour échanger et développer leurs idées progressistes.

Comme tous les souverains européens, la reine Marie-Antoinette ne comprend pas l’ampleur du mouvement des Lumières, ni le bouleversement politique et social qui s’annonce. Elle apparaît cependant comme une femme en révolte contre les charges écrasantes de son métier de reine, aspirant à une vie indépendante et à être, avant tout, elle-même. Elle est aussi la première reine à élever véritablement ses enfants. Condamnée pour trahison en octobre 1793, elle se montre digne et meurt avec courage.

 

ÉPOQUE CONTEMPORAINE (1789 -1914 )

À partir de 1789, les idées nouvelles de liberté, d’égalité et de nation sont diffusées partout à travers l’Europe par les soldats de la Révolution et de l’Empire. Napoléon Bonaparte, héritier de la révolution donne des institutions solides à la France. Une nouvelle époque commence. De nombreuses inventions, comme la machine à vapeur et l’électricité, bouleversent la vie des hommes. Tous ces grands changements marquent le début du monde contemporain dans lequel nous vivons aujourd’hui.

 

La Révolution de 1789

1789, il n’y a plus d’argent dans les caisses de l’état, la colère gronde, paysans, artisans et bourgeois rejette la monarchie absolue et cette noblesse qui possède tous les privilèges, alors que le peuple connait famine et disette. Louis XVI décide de réunir les États généraux pour voter de nouveaux impôts et donne ainsi la parole à toute une génération formée dans l’esprit des Lumières, hostile à l’Ancien Régime. Avec la Révolution française éclate un des plus grands tremblements de terre dans l’histoire de l’Europe et du monde. En quelques mois, tout l’édifice de l’Ancien Régime s’écroule. Les députés du Tiers, rejoints par certains de la noblesse et du clergé, se sont proclamés Assemblée nationale le 17 juin 1789. Celle-ci abolit l’ordre ancien, les privilèges et les corporations, et divise les provinces en départements. Le 26 août 1789, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen bâtit un nouvel ordre fondé sur la liberté et l’égalité, la France révolutionnaire invente une nouvelle religion : l’adoration de l’homme pour lui-même, et leur promet qu’ils seront: « libres et égaux en droit ».

Le 21 juin 1791, vers vingt heures, Jean-Baptiste Drouet, maître de poste à Sainte-Menehould aperçoit dans une berline arrêtée au relais un visage qui ne lui est pas inconnu. Après l’avoir comparé avec celui du roi qui figure sur les assignats de cinquante livres, il est désormais sûr de lui. C’est bien Louis XVI qu’il vient de voir, le roi tentant de s’enfuir à l’étranger ! Ramené au palais des Tuileries et placé sous la surveillance du peuple, le roi est provisoirement suspendu de ses pouvoirs. Pour sauvegarder les apparences, le gouvernement révolutionnaire parle d’enlèvement et non de fuite. Mais la confiance entre la monarchie et la Révolution est brisée, d’autant plus que l’on soupçonne le roi de collusion avec les monarchies étrangères. Ce simple événement de la fuite à Varennes transforme profondément le climat social et politique de la France. Perçu comme une trahison de la part du roi, il cause un fort traumatisme dans une population encore véritablement attachée à la personne royale. La peur d’un complot contre-révolutionnaire hante désormais tout le monde. Si la fuite de Louis XVI au mois de juin 1791 n’a peut-être pas été la cause directe de la Terreur, il n’en reste pas moins qu’elle donne à la Révolution une voie nouvelle et périlleuse pour l’avenir.

 

Femmes dans la Révolution et la Terreur

La Révolution suscite un immense espoir d’émancipation féminine. Les femmes participent, en effet, activement aux grandes journées révolutionnaires du 14 juillet et notamment à celles du 5 et 6 octobre 1789. Dans un contexte social explosif en raison du mauvais approvisionnement de la capitale en pain et en céréales, le 5 octobre, huit mille femmes et des milliers de sans-culottes décident de se rendre à Versailles pour réclamer au roi du pain. La foule envahit la cour du palais royal, les gardes sont tués et l’on brandit leur tête au bout d’une pique. Puis les femmes se précipitent dans les appartements royaux avant que La Fayette, commandant de la Garde nationale, ne ramène un peu de calme. Finalement, le 6 octobre, les Parisiens parviennent à obtenir que la famille royale, « le boulanger, la boulangère et le petit mitron » quitte Versailles, au milieu d’une foule de soixante mille personnes, pour s’installer à Paris, aux Tuileries. Dans cet élan, les femmes contribuent activement aux grands moments de la Révolution française. Certaines comme Madame Roland tiennent un salon fréquenté par tous les révolutionnaires et jouent un rôle politique considérable. D’autres comme Olympe de Gouges ou Théroigne de Méricourt assistent aux débats de l’Assemblée et prennent la parole dans les clubs. Mais leurs espoirs sont vite déçus. La Constitution de 1791 ne leur reconnaît pas le droit de vote. Tout juste obtiennent-elles l’égalité civile dans le mariage et dans le divorce. Les femmes sont reléguées au statut de « citoyen passif » et vont être progressivement exclues de la vie politique.

 

Robespierre et la Terreur

Malheureusement devant tous les périls, le régime va se radicaliser : c’est la période de la Terreur, exemple caractéristique des dérives révolutionnaires. Arrivé au pouvoir en 1793, Robespierre est l’adversaire acharné des ennemis de la Révolution et principalement des monarchistes. Il défend le peuple pour qui il veut une république idéale. Des tribunaux spéciaux sont institués et rendent une justice expéditive. Pendant plus d’un an, tous ceux qui ne pensent pas comme Robespierre sont condamnés. Quarante mille personnes sont guillotinées, cinq cent mille emprisonnées et cent cinquante mille sont massacrées en Vendée. La Terreur prend fin avec les journées du 9 et 10 thermidor 1794 et l’exécution de Robespierre. Dictateur ou pur républicain, il restera éternellement controversé, mais ce qui est sûr, c’est que ce petit homme maigre aux yeux verts avec sa perruque blanche soigneusement poudrée, est le personnage le plus important de la Révolution Française.

 

Napoléon Bonaparte s’empare du pouvoir (1799-1815)

En 1799, la I ère République française est dans une situation désespérée. Après les défaites militaires et face aux menaces des royalistes et au manque d’argent, le Directoire est désemparé. La France est épuisée. Partout, règnent l’anarchie et la corruption. L’opinion réclame un sauveur. Un nom court sur toutes les lèvres : Napoléon Bonaparte. Son coup d’état permet d’écarter le danger d’un retour de la monarchie. En préservant l’essentiel des acquis de 1789 – l’abolition des privilèges et l’égalité -, Bonaparte instaure la paix à l’extérieur, réconcilie la société française et jette les fondations d’une France moderne. En un peu plus de quinz ans de pouvoir, Napoléon transforme la France en une société nouvelle, héritière des idées de la Révolution. Il a en grande partie créé le socle institutionnel de notre république actuelle, tant le bilan de son œuvre politique, administrative et juridique est encore aujourd’hui immense. Avec lui pas un seul domaine n’échappe aux réformes. Il crée le Code Civil qui unifie l’ensemble du droit, la Banque de France, le Conseil d’État, les lycées et les universités. Il instaure le découpage administratif français avec un préfet à la tête du département, le sous-préfet pour l’arrondissement communal, le maire pour la commune. Dans les arts et les bâtiments, son œuvre est considérable. Il ordonne la construction de nombreuses routes et canaux, des ponts des Arts, d’Iéna et d’Austerlitz à Paris et l’édification de l’Arc de triomphe de l’Etoile. Enfin, pendant près de vingt ans, la destinée de l’Europe se confond avec la sienne : stratège hors du commun et grand politique, Napoléon étend la domination française à travers tout le continent et fonde « le Grand Empire ».

 

CONQUETES IMPERIALES ET NOUVELLES VALEURS

Pour les souverains européens et leurs régimes féodaux, la France impériale et ses idées révolutionnaires représentent une terrible menace. L’Europe entière s’unit pour lui déclarer la guerre. De 1805 à 1809, Napoléon va remporter une incroyable suite de victoires : plus de quarante ! Aucun chef de guerre n’a remporté autant de victoires même si l’on additionne celles d’Alexandre le Grand, Hannibal et César. C’est l’époque des triomphes d’Austerlitz, Iéna, Friedland, Wagram, la Moskowa. Napoléon fait de l’armée de la Révolution déguenillée et mal commandée la meilleure armée du monde, composée de soldats, courageux, fidèles, tenaces. La plupart de ces hommes ont bénéficié de la révolution sociale qui a ouvert la carrière militaire aux énergies nouvelles : l’avancement par le rang et le mérite. Ils sont donc toujours animés par la même ardeur patriotique, l’amour de l’égalité, la haine de l’aristocratie. Pour eux, l’Empereur reste l’ennemi des tyrans de l’Ancien Régime. Ces compagnons de route sont pour la plupart des hommes du peuple, enrôlés à vingt ans comme simples soldats qui ont su grimper tous les grades pour devenir ses fidèles lieutenants. Murat, fils d’aubergiste, Lannes, fils d’un palefrenier, Masséna, fils d’un marchand de fruits, Ney, tous sont de véritables héros braves et indisciplinés, obsédés par la gloire et le mépris de la mort.

 

L’esprit de 1848 et le « tricolore »

Au XIXe siècle, la France entre dans la grande ère industrielle. Ce phénomène pousse des millions de paysans vers les villes. Ils y vivent et travaillent comme ouvriers dans des conditions terribles parfois 15 heures par jour dans les usines. Certains penseurs s’insurgent contre leur sort: on les appelle les socialistes. Le terme de socialisme apparaît véritablement en France et défend l’idée d’une démocratie fondée sur le partage égalitaire des richesses où les hommes seraient tous égaux. Le 25 février 1848, le roi Louis Philippe est chassé et la seconde République est proclamée dans l’enthousiasme. Le gouvernement proclame le droit au travail pour tous ainsi que la liberté de réunion, de presse et de pensée. Pour régler le problème du chômage, il fonde des chantiers destinés aux sans-emploi : les ateliers nationaux. Le 2 mars, le suffrage universel est établi. Deux jours plus tard, il abolit définitivement l’esclavage. Ces réformes sont le symbole d’un esprit généreux et fraternel, l’« esprit de 48 ». Mais cet élan idéaliste retombe vite : la division politique et la crainte des émeutes populaires organisées par les « rouges » sont déjà dans les esprits du nouveau régime. Les ateliers nationaux sont plutôt dans les faits, des « ateliers de charité », faute de véritables chantiers. Cent vingt mille chômeurs sont indemnisés et nourris sans avoir véritablement à travailler. Le gouvernement républicain modéré dénonce cette situation coûteuse pour l’État et annonce la fin des ateliers nationaux, les ouvriers se soulèvent dans les rues de Paris. La révolte tourne à la guerre civile dès juin 1848 ! L’insurrection est écrasée dans le sang. On dénombre près de mille cinq cents morts parmi les émeutiers, plus de dix mille arrestations et quatre mille déportations en Algérie. La rupture est consommée entre les républicains modérés et les socialistes. Pour le philosophe allemand Karl Marx, alors présent à Paris, c’est la première véritable lutte des classes.

 

Napoléon III et « la Vie parisienne » d’Offenbach…

Souvent décrié, son règne est pourtant marqué par un extraordinaire développement économique. En effet, la France n’a jamais connu une telle prospérité. L’Empereur favorise le développement industriel mais reste attaché au progrès social. Il autorise le droit de grève et les premiers syndicats. « Les Grands Boulevards », larges et aérés, sont percés dans la capitale et l’immeuble « haussmannien » devient la règle. Le jardin du Luxembourg, Boulogne, Vincennes sont aménagés et les gares de l’Est et du Nord sont agrandies. C’est aussi le début du maillage de l’ensemble du territoire par un réseau ferré de vingt mille kilomètres ! Alors que l’on mettait en 1830 quatre vingt heures pour relier Paris à Marseille en diligence, on ne met plus, en 1870, que huit heures, grâce au train. Paris devient ainsi la capitale de l’Europe et accueille de grandes réunions internationales comme l’exposition universelle de 1855 et 1867.

Paris devient la ville lumière et l’esprit français de cette folle époque est incarné par un immigré Jacques Offenbach, protégé de Napoléon III. Cet humble violoniste juif allemand né à Cologne, devient le plus grand compositeur populaire de son temps et invente ce qui va devenir le « french cancan ». Bientôt, il est l’idole de l’Europe, triomphe en Amérique avec « Tout tourne, tout danse » chante « la Vie parisienne » …

Mais le 19 juillet 1870 Napoléon III très malade, se laisse entraîner par son entourage dans une guerre contre la Prusse. L’armée française est inférieure numériquement, mal préparée et très mal commandée. Le 1er septembre elle capitule à Sedan. À Paris, la IIIe République est proclamée, le 4 septembre 1870. Napoléon III doit s’exiler à Londres où il mourra dans la solitude trois ans plus tard.

 

Marie Curie et la Belle Epoque (1880-1914)

Entre 1880 et 1914, les Français vivent une époque de prospérité et de rayonnement diplomatique, culturel et artistique, même si les conditions de vie de nombreux ouvriers sont très difficiles. Et, de fait, la Belle Époque évoque un âge d’or. Les progrès assurent le triomphe et la diffusion d’une vision optimiste de l’avenir dans la société qui repose sur la confiance en la science et en la raison humaine. Louis Pasteur met au point le vaccin en 1885. Auguste et Louis Lumière inventent le cinématographe en 1895, Marie Curie reçoit le prix Nobel en 1911 mais se voit refuser l’accès à l’Académie des Sciences… Deux Expositions universelles de Paris : celle de 1889 est liée à l’image du fer triomphant à travers la Tour Eiffel, achevée cette année-là ; celle de 1900 est celle de l’électricité. Ville-lumière, Paris attire les scientifiques, les ingénieurs, les artistes et les monarques du monde entier.

-C’est aussi l’époque où le sexe et la politique font bon ménage, mais en toute discrétion. Comme la plupart des hommes de leur condition, de nombreux dirigeants politiques, Présidents, ministres ou députés, fréquentent les prostituées et entretiennent des demi-mondaines ambitieuses. Les frasques sexuelles des chefs d’Etat — Edouard VII d’Angleterre, pour ne citer que lui — dépassent le cercle étroit des maisons closes. Parfois, elles se déroulent au cœur même du pouvoir. Le président Félix Faure meurt dans les bras d’une demie mondaine en 1899. Clemenceau exulte : « Faure est retourné au néant, il a  se sentir chez lui. Il a voulu vivre César et il est mort Pompée ».

Les années 1880-1914 ont été celles de tous les espoirs. La France, est-on tenté de penser au regard de cette longue période de paix, s’achemine vers un avenir radieux.

 

La Première guerre mondiale : la Der des Ders (1914-1918)

C’est oublier les bouleversements qui commencent déjà à miner la paix et les grandes certitudes du siècle passé. En 1914, les rivalités politiques et économiques des pays européens débouchent sur une guerre longue et meurtrière qui va entraîner dans son sillage le monde entier. Avec l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche par des nationalistes bosniaques le 28 juin 1914, l’Europe est conduite dans l’engrenage fatal du jeu des alliances. Le 3 août, la France qui espère reconquérir les provinces perdues d’Alsace et de Lorraine s’engage dans un conflit fratricide dont l’Europe sortira à jamais traumatisée. Deux camps s’affrontent, l’un autour de l’Allemagne, l’autre autour de la France. Les conséquences seront terribles pour le pays qui ne s’en remettra jamais… : 1 385 000 pour la France, soit 27 % des 18-27 ans, un jeune sur cinq

 

Le Front Populaire « pain, paix, liberté »

Au cours des années 1930, l’Europe est bouleversée par la crise économique. Des mouvements d’extrême droite profitent de cette situation pour prendre le pouvoir dans de nombreux pays. Dès 1933, Adolf Hitler instaure en Allemagne un régime raciste et totalitaire. En France, les manifestations du 6 février 1934 font craindre le pire…

Pour répondre à la crise économique et lutter contre le fascisme, les partis de gauche décident de s’unir. Entre 1934 et 1935, les communistes, les socialistes et les radicaux forment le Front populaire. Ce dernier prône la réduction de la semaine de travail, une politique de grands travaux, la disparition des ligues et le désarmement international. En avril-mai 1936, il parvient même à gagner les élections ! Cette victoire suscite une vague d’espoir dans les classes populaires. Pour exprimer leurs espérances, les ouvriers organisent une série de grèves et de manifestations.

Le gouvernement du Front populaire, dirigé par le socialiste Léon Blum, tente de répondre à leurs attentes par des mesures politiques. Il signe les accords Matignon qui prévoient des hausses de salaires, la reconnaissance du droit syndical et un système de conventions collectives entre les patrons et les syndicats. Le Front populaire instaure aussi les deux semaines de congés payés ainsi que la limitation de la semaine de travail à 40 heures. Enfin, il décide de faire passer sous le contrôle de l’Etat la Banque de France, les entreprises d’armement et les chemins de fer (Air France, SNCF…). Mais il ne parvient ni à régler la hausse des prix ni à empêcher la fuite des capitaux. Paralysé par l’opposition du patronat, il finira par se disloquer en avril 1938.

Les mesures du Front populaire ont nettement amélioré les conditions de vie et de travail des classes populaires.

 

De Gaulle et l’Appel du 18 juin 1940

Depuis le 10 mai 1940, mal organisée mal commandée et sous-équipée, la France subit l’invasion allemande. Le 6 juin, le général de brigade Charles De Gaulle est choisi par le Président du Conseil Paul Reynaud comme sous-secrétaire à la défense pour coordonner l’action de la France et de l’Angleterre afin de poursuivre le combat. Au soir du dimanche 16 juin, après la négociation d’un ultime accord avec Churchill, De Gaulle revient à Bordeaux et apprend la démission de Paul Reynaud, remplacé par le Maréchal Pétain. L’armistice et la paix avec l’Allemagne sont inéluctables.

« La France a perdu une bataille, mais elle n’a pas perdu la guerre »

La décision de Charles De Gaulle est prise : de Londres, appeler à la résistance avec le soutien de Churchill. Le lundi 17 juin à 9 heures, il raccompagne à l’aérodrome le général Spears, venu avec lui signer le traité. « Ils se serrèrent la main, se dirent au revoir, puis, dès que l’appareil commença de rouler, De Gaulle sauta dedans et fit claquer la porte. L’avion s’enleva dans les airs, tandis que les policiers et les officiers restaient bouche bée. De Gaulle, dans ce petit avion, emportait avec lui l’honneur de la France… » (Churchill). Après un déjeuner au Royal Automobile Club, De Gaulle s’installe dans un studio près de Hyde Park. Pour ses déplacements, il dispose d’une Bentley avec chauffeur. En début d’après-midi, il obtient de Churchill l’autorisation d’utiliser la BBC. Au soir du lundi 17 juin, le gouvernement Pétain capitule : « C’est le cœur serré que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser le combat. »

 

Ici, Radio-Londres…

Le mardi 18 juin, tôt, le général est à sa table de travail, écrivant, recommençant, s’interrompant de temps à autre pour fumer une cigarette. À 17 heures 30, arrivé en taxi à la BBC et vêtu de son uniforme, d’un képi rouge orné de feuilles de chêne et ganté de blanc, le général est escorté jusqu’au studio. Calme mais tendu, il s’assied à la table située au centre de la pièce, déplie les deux feuillets de papier et regarde fixement le micro. C’est alors que sa voix, devenue célèbre depuis lors, s’envole vers la France : « Quoi quil arrive, la flamme de la sistance française ne doit pas séteindre et ne séteindra pas. Demain, comme aujourdhui, je parlerai à la radio de Londres. »

Vive la France libre !

Condamné à mort pour trahison par le gouvernement de Vichy, Charles de Gaulle n’a plus qu’un objectif : armer la Résistance française et poursuivre le combat jusqu’à la Libération.

 

Association Historock

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