La non-commémoration des 250 ans de la naissance de Napoléon: Pourquoi tant de haine ?

Napoléon Dimitri Casali

Quelle honte, mais quelle honte ! Le 15 août prochain nous aurions dû célébrer les 250 ans d’un de nos plus grands héros : Napoléon Bonaparte mais le silence assourdissant des autorités de l’État à l’approche des célébrations nous rappelle que nous sommes en France, pays où la lâcheté politique est érigée en règle de gouvernance. Aucune autre nation au monde ne sacrifie autant sa propre Histoire, au nom de la repentance, du politiquement correct.

Pourtant, le président de la République Georges Pompidou en 1969 avait su, lui, faire les choses en grand et célébrer comme ce doit le Français le plus populaire au monde… Le 15 août 1969, Pompidou, s’était déplacé à Ajaccio et osait déclarer : « Napoléon a atteint aux cimes de la grandeur et en a comblé la France, au point que depuis, notre peuple ne s’est jamais résigné à la médiocrité et a toujours répondu à l’appel de l’honneur ». Sa conclusion était magnifique : « Il suffira d’ailleurs de rester fidèles aux ultimes recommandations adressées par Napoléon au peuple français et qui se trouvent au bas de l’acte d’abdication signé le 22 juin 1815 au palais de l’Élysée : « Unissez-vous tous pour le salut public et pour rester une Nation indépendante ». Notre président Emmanuel Macron aurait été inspiré de suivre les précieux conseils de son illustre prédécesseur mais il n’en a n’a ni le courage, ni d’ailleurs la grande culture historique. Comme à son habitude par souci de clientélisme électoral, le président a peur de se mettre à dos la multitude d’associations communautaires type : CRAN, CCIF, PIR, SOS Racisme et Christiane Taubira, pour qui Napoléon est le parangon de l’esclavage et du colonialisme. Bref, nous sombrons en pleine honte nationale et les autres pays se rient de nous.

Tous les États du monde qui posséderaient dans leur histoire un tel personnage ne manqueraient pas de célébrer avec faste son anniversaire. En France, tout le monde s’en fiche excepté trois villes : Autun où son remarquable maire (Vincent Chauvet) a pris les choses en main, Calvi et Ajaccio (mais là c’est plus naturel…), où de nombreuses animations, concerts, expositions et reconstitutions sont proposées. Napoléon est admiré dans le monde entier sauf en France. C’est en quelque sorte un des premiers self-made man. Petit immigré, Napoleone di Buonaparte ne parlait pas un mot de français lors de son arrivée, il a délibérément choisi de devenir Français et a consacré sa vie à son nouveau pays. Il s’est hissé au plus haut niveau jusqu’à devenir le maître de l’Europe. On lui doit les pages les plus glorieuses de notre histoire et tant de réalisations : Code civil, refonte du code pénal, Sénat, Conseil d’État, préfets, conseil des Prud’hommes, banque de France, Cour des comptes, et tant d’autres…

Sa domination en Europe améliora à long terme l’égalité des hommes devant la loi. Il poursuivit l’œuvre d’émancipation des juifs commencée sous la Révolution avec la création du Grand Sanhédrin en 1807. Sa politique mena au démantèlement du ghetto de Rome, et il fit pression sur les Polonais et les Bavarois pour qu’ils émancipent leurs juifs. Enfin, le Code civil a été le premier texte en Europe à dépénaliser l’homosexualité entre adultes consentants. « Nul n’est prophète en son pays » : Napoléon aurait pu faire de ce proverbe sa devise, tant il est maltraité par les médias et les manuels d’histoire français. Il est impossible en France de saisir la complexité de ce personnage, tant l’idéologie, la pensée unique et le péché d’anachronisme conduisent nos élites intellectuelles, journalistiques, universitaires et politiques à ne considérer que ses aspects les plus sombres.

Au nom d’une fuite en avant multiculturaliste, il est aujourd’hui conspué et paré de tous les vices. Dès que l’on évoque Napoléon, les qualificatifs négatifs ne tardent pas : « esclavagiste » (pour reprendre un grand titre du journal Le Monde (15 juin 2006), « dictateur précurseur et modèle d’Hitler », « il avait une vision raciste du monde », Louis-Georges Tin (le CRAN) dans L’Obs (novembre 2017), « aventurier négrophobe ». Il est devenu habituel de juger le règne de Napoléon hors de tout contexte historique, à la lueur de notre bien-pensance actuelle. Sa personne est l’incarnation même de ce mal typiquement hexagonal : la repentance. Tout grand personnage historique offre une face noire. Napoléon était certainement un homme profondément cynique, un opportuniste. Il acceptait mal la critique (voire pas du tout) et finit par n’écouter personne d’autre que lui-même. Toutefois, il ne mérite certainement pas une telle infamie.

Après être devenu une part incontournable et fondamentale de nos valeurs d’accomplissement collectives, Napoléon peut encore nous éclairer à jamais sur ce qui constitue l’identité française. Héros des champs de bataille ou monstre sublime, que l’on soit de droite ou de gauche, l’Empereur ne laisse personne indifférent. Alors, allons-y vraiment et arrêtons les demi-mesures : La Poste par exemple, à la demande du Souvenir Napoléonien édite un collector de quatre timbres pour célébrer les 250 ans de la naissance, très bien ! Mais il n’est diffusé qu’à 8.200 exemplaires et tenez-vous bien, il est disponible uniquement dans les bureaux de Poste de la Corse ( et d’ailleurs il est déjà presque épuisé…).

Nul doute qu’en 2021, le gouvernement français s’apercevant de sa bêtise renouera avec le courage des présidents : de Gaulle, Pompidou et même de François Mitterrand qui lui n’avait pas hésiter à célébrer à la fois le bicentenaire de la Révolution mais aussi Clovis et le millénaire capétien…Les anciennes nations se revitalisent à l’ombre de leur Histoire. Non, notre héritage n’est pas honteux, il est source de fierté et nous aidera à reprendre confiance en nous.

Dimitri Casali historien, essayiste et écrivain
Prochain livre Napoléon sur le Divan, l’Homme tel que vous ne l’avez jamais vu. (Flammarion) sortie 19 octobre

4 Replies to “La non-commémoration des 250 ans de la naissance de Napoléon: Pourquoi tant de haine ?”

  1. En 2005 ,Villepin non plus n’avait pas osé féter la Victoire d’Austelitz Les anglais eux n’ont pas mégoté pour fêter Wateloo!
    Ainsi donc s’instaure en France par la médiocrité de nos dirigeants une sorte de honte officielle de ce qui jusque là faisait notre orgueil national !
    Bande de.larves

    1. Entièrement d’accord avec vous.. Et même davantage.. La France a envoyé le Porte avions C. de Gaulle pour fêter l’anniversaire de Trafalgar en 2005 !

  2. guerinijean14@gmail.com dit : Répondre

    Je partage moi aussi cette honte nous avons des politiques poltrons lâches ils ne seront jamais a la hauteur de certains de leurs prédécesseurs ils sont justes bons a s’empiffrer de langoustes et de homards et nous sommes dirigés par ce ramassis d’hommes indignes

  3. J’ai honte de cette France devenue lâche et traître à son peuple pour assouvir le communitarisme islamique dans sa conquête de la France !
    J’ai honte de cette France qui n’en fini pas de sombrer dans l’inculture par la volonté d’un gouvernement dont le président plus ou moins auto proclamé se prend pour un génie qu’il n’est pas !
    J’ai honte de cette France ou la misère gagne de plus en plus son peuple au profit de ceux qui viennent la détruire par la volonté du dirigeant
    Pourtant par le passé , France , tu était grande , droite et le monde entier te jalousait , et , maintenant il rit de toi à cause de ces associations malsaines crées par une gauche félonne qui cherchait fortune en ton sein

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